En cet après-midi du 30 juin, 29 personnes curieuses de plantes sauvages et médicinales se sont dirigées sous une chaleur étouffante à L’ île-aux-Pies en Saint-Vincent-sur-Oust. Elles ont pu y apprécier sur la berge, l’allure rafraîchissante et verdoyante des lieux à l’abri des arbres et plantes de ce Site Naturel dont les parois rocheuses granitiques plongent dans la rivière Oust et le canal de Nantes à Brest.
Brigitte Bodiguel, botaniste pharmacienne et Pierre Danet, botaniste conservateur étaient présents pour nous faire partager avec leur enthousiasme naturel, leurs expertises sur de nombreuses variétés.
Ainsi, le danger des plantes sauvages peut être écarter par la connaissance de leur détermination, c’est à dire le nom en latin des plantes toujours composé d’une double nomination , soit le genre et l’espèce.
Sur notre chemin, nous avons identifié une partie de la richesse et diversité du milieu en observant des Carottes sauvages, l’Angélique des bois, le Millepertuis sauvage (médicinal pour traiter les brûlures), les Plantago major et lancéolata (utilisé pour les infections dermatologiques), le Géranium Herbe de Robert (qui est le vrai géranium, médicinal si 10% de tanin), le Saule roux ( dont l’écorce contient de l’Acide Salicylique qui entre dans la composition de l’aspirine et reconnaissable par les stries sur ses jeunes branches dénudées), le Houblon sauvage ( qui sert à aromatiser la bière), la Reine des près (dont la plante entière entre dans la composition des médicaments et aussi nommée » aspirine végétale »), la Malva sylvestries ou Mauve des Bois ( comestible et en médicinale apaise les peaux..), la Lactusa virosa ou laitue sauvage (médicinale dont les feuilles contiennent du latex), la Fumeterre des murs (vertues dépuratives pour les reins), le Rumex ou oseille sauvage, la Germandrée ( reconnaissable car sa fleur est dépourvue de lèvre supérieure), l’Herbe aux chantres (en médicinal éclaircie la voix..), la Senebière corne-de-cerf, l‘Orme (avec ses feuilles dissymétriques), l’Armoise , les Digitales, le chêne Sessile et le chêne Pédonculé ( la distinction se fait par les glands ou les feuilles ou les bourgeons), la Salicaire ( médicinale qui peut devenir invasive) et bien d’autres encore…
On voit bien la lèvre inférieure du calice à 3 dents (la lèvre supérieure en a 2 de l’autre côté) le tube de la corolle jaune avec une seule lèvre (la plupart des autres lamiacées ont des corolles à 2 lèvres), la lèvre inférieure découpée-lobée et rabattue. On voit le style (filament fendu jaune en haut) terminé par 2 stigmates et les 4 étamines à filet rouge avec, au bout, l’anthère jaune contenant le pollen.
Le saule roux est de loin le plus commun des saules chez nous. Pour comparaison une photo du feuillage du Saule Marsault très rare en Bretagne : les feuilles sont plus larges, plus ovales…
Au centre de la photo de gauche on voit les nombreuses étamines dont les filets sont soudés les un aux autres en une colonne axiale, avec le bouquet d’anthères au sommet. Sur la photo de droite la fleur, à un stade plus avancé de la floraison, montre les nombreux styles dépassant au centre de la colonne staminale (des étamines).
Nowellia curvifolia ou Hépatique ressemble à une petite mousse qui pousse uniquement sur les troncs de Pins déjà bien pourris, pas sur les autres conifères, elle peut être toute verte mais le plus souvent elle devient rouge. Sa première observation dans le Morbihan (et en Bretagne) remonte à seulement 1990 : c’est la première mention à Saint-Vincent.
Le prochain rendez-vous est fixé le 2 septembre. En effet, la Société d’Horticulture du Pays de Redon sera présente au forum des associations comme précisé dans le « programme 2018 » sur le bandeau ci dessus.